25/05/2009
_Space Opéra ! : L'imaginaire spatial avant 1977_
Space Opéra ! : L'imaginaire spatial avant 1977 : André-François RUAUD & Vivian AMALRIC (et al.) : Les Moutons électriques (série La bibliothèque des miroirs) : 2009 : ISBN-13 978-2-915792-72-7 : 426 pages (y compris index et bibliographie) : 28 Euros pour un TP illustré (N&B + 4 pages couleurs) avec couverture à rabats (en neuf chez l'éditeur http://www.moutons-electriques.fr/).

Cet ouvrage a pour objectif de dresser un panorama du "Space Opéra" jusqu'en 1977, cette date (celle de la sortie de Star wars) ayant été choisie comme marquant une rupture dans une catégorie emblématique de la SF. Cette catégorie, qui existe depuis les débuts du genre, est ici globalement prise (cf. le sous titre) comme celle des aventures dans l'espace, par opposition au Planet Opéra qui se concentre sur un décor planétaire précis.
Il se présente sous la forme d'une vingtaine de chapitres rarement inédits organisés dans un ordre vaguement chronologique et confiés à des auteurs différents (Nolane, Brèque, Wagner...) avec une contribution majoritaire du duo Ruaud/Amalric qui signe plus de la moitié de l'ouvrage. Certains chapitres sont plutôt génériques et abordent soit un thème (les serials) soit un domaine (les comics) mais la plupart des interventions se concentrent sur un auteur (de Smith à Delany) ou une série (littéraire comme Perry Rhodan ou télévisuelles comme Doctor Who ou Star Trek).
L'ensemble est illustré par des vignettes ou des pleines pages en N&B montrant généralement les couvertures des ouvrages évoquées dans le corps du texte. Il y a aussi 4 pages couleurs au début. Le tout est complété par une courte bibliographie (deux pages écrit gros), un index et quelques publicités pour d'autres ouvrages de même éditeur.
Comme il y a pas mal de choses à dire, je vais tenter d'organiser mes remarques d'une façon un peu synthétique, en plusieurs points.
1) Où la passion du recyclage l'emporte :
Etant un garçon radin, ma première réaction a été de voir ce que j'obtenais pour mes 28 Euros, sachant qu'au départ l'ouvrage n'est pas physiquement d'une aussi belle qualité que ceux du même éditeur sur Anderson ou Heinlein (le premier étant à peine plus cher). Je m'attendais donc logiquement à ce que ces 28 Euros soient investis dans des efforts de recherche et d'écriture, mais il est vrai que j'étais un peu naïf vu que l'un des ouvrages précédents de Ruaud pratiquait déjà l'auto emprunt. Pour être clair, cet ouvrage fait plus penser à un patchwork qu'à une étude originale.
En effet, on constate que la préface de Klein est une reprise de 1992, que plusieurs (au moins Harness, Clement, Biggle, Kapp, Panshin) des chapitres du duo Ruaud/Amalric sont déjà parus dans Bifrost (où ils formaient la série des "petits maîtres de la SF"), que un des articles de Wagner (celui sur Thirion qui est aussi le plus long du livre) et celui de Vonarburg (sur La Plaie) viennent du recueil d'essais Le feu aux étoiles, que Brèque sur Anderson est un chapitre complet tiré de Orphée aux étoiles, sans parler d'emprunts non signalés comme des paragraphes entiers extraits tels quels de la postface de Ruaud au Chandler paru chez les moutons ou RAH chez le même éditeur (là, l'emprunt est toutefois signalé). Je ne parle pas des choses que je n'ai pu vérifier par pure flemme comme les possibles emprunts au Star Trek de Ruaud (encore) ou au Perry Rhodan de Archaimbault.

Même si l'écologie et le recyclage sont à la mode et que ce léger détail est partiellement mentionné page 411 (en petit), je dois avouer une vague impression de m'être fait refiler des vieilleries au prix du neuf. Sentiment d'autant plus aigu que les "versions différentes" que l'on nous indique page 411 ne le sont en réalité que de façon minime. Les changements résidant essentiellement au niveau des introductions ou des transitions, le corps du texte restant strictement identique (et donc assez daté). Les seuls changements que l'on peut voir (j'ai comparé les textes entre eux) sont aussi profonds que, par exemple pour le Thirion, le remplacement de 60 par 1960 (au milieu de la première colonne de la deuxième page) ou le changement d'une référence pointant vers les article de Rémi Maure sur les arches stellaires vers (surprise) un texte de AFR himself. Il y a mieux puisque l'un des rajouts que j'ai pu détecter consiste à insérer des erreurs, comme page 279 où l'on nous dit en 2009 que le seul recueil de Kapp s'appelle Lambda 1, un élément omis dans l'article correspondant de Bifrost, ce qui n'était pas plus mal vu que Lambda 1 est en fait une anthologie qui ne contient qu'un texte de Kapp.
Il n'est bien sûr pas interdit de recycler son propre travail, mais à ce tarif, j'avoue que j'aurais préféré payer pour de l'inédit et non pour du réchauffé à la va-vite.

2) Une histoire du SO par collage ?
En toute logique, l'option prise de principalement réutiliser des textes existants a des impacts radicaux sur l'essence même de l'ouvrage. On a l'impression du glissement progressif d'un projet qui était une louable histoire du Space Opéra vers une compilation d'éléments existants plus ou moins libres de droits pour les auteurs (leurs propres textes par exemple). Au lieu d'une démarche historique classique et globale ("le SO commence là, puis il est devenu comme ça sous l'influence de XXX ou de telle ou telle chose...") on a une démarche de récupération ("Quels textes on pourrait utiliser qui ont un vague rapport avec le SO ?") qui se trouve donc fortement contrainte par les matériaux disponibles.

Du coup, hormis dans les quelques chapitres sur des médias particuliers, il n'y a strictement aucune HISTOIRE du SO, aucune mise en perspective globale puisque la base du livre est une compilation de portraits d'auteurs. Par exemple, à aucun moment on ne sait quand a commencé le SO ou quelles sont les forces (économiques, éditoriales, sociétales...) qui l'ont façonné. Comme Ruaud n'avait pas fait d'articles sur eux, on se trouve face à un ouvrage sur le Space Opéra qui ne mentionne même pas des personnages aussi importants dans son évolution que Campbell (l'auteur), Leinster, Saberhagen ou Dickson (et on peut aisément en trouver d'autres).
Cette stratégie du recyclage nous vaut d'ailleurs quelques moments embarrassants où les auteurs peinent à justifier certaines inclusions comme Hal Clément ou Doctor Who, des éléments généralement peu associés d'une façon centrale avec le SO, le tout donnant lieu à des contorsions assez impressionnantes. Cela marche aussi dans l'autre sens avec les justifications alambiquées à l'absence de Vance ou Herbert ("c'est du Planet Opéra"). Le meilleur étant l'article sur Kapp dont la moitié finale traite de Manalone. Cette partie (La grande oeuvre, page 283) commence par dire clairement que ce roman n'est PAS un Space Opéra mais déroule quand même plusieurs PAGES de commentaires sur une oeuvre qui est, de l'aveu même des auteurs, complètement hors sujet.

3) Une iconographie riche et rare ?
C'est ce qui est écrit sur le premier rabat et c'est aussi l'un des pitch de la promotion de l'ouvrage. Effectivement, s'il y a bien une importante iconographie (plusieurs centaines d'images), elle souffre, à mon avis, de nombreux défauts.
Il faut dire que cela commence mal puisque les seules images en couleurs sont horriblement coupées (à dessein j'espère) et ne présentent que un petit quart des oeuvres originales. Le reste des illustrations étant en N&B on peut regretter que ces rares pages couleurs soient si mal utilisées. D'autant plus que cette absence de couleur et le traitement style "vignette" nuisent à certains illustrateurs, voir par exemple la comparaison de l'image ci-dessous (pourtant fortement compressée) et celle de la page 295 :

On regrettera aussi l'absence quasi-totale de légendes en regard des illustrations (une habitude chez les Moutons) qui prive le lecteur d'éléments importants comme la date de parution puisque l'on ne représentait pas le SO en 1930 comme en 2000 et que ces choix sont eux-mêmes porteurs de sens sur (par exemple) l'image du genre auprès des lecteurs. Il est assez triste de voir que les illustrateurs ne sont presque jamais mentionnés, cette utilisation gratuite et non créditée de leur travail dans un produit destiné à être vendu me paraît assez désinvolte. De même, la qualité des ouvrages scannés laisse parfois nettement à désirer. Il arrive que l'on ne se soit même pas donné la peine d'ôter l'étiquette du prix apposée par un bouquiniste (par exemple sur le Brunner page 221), d'enlever des traces de colle ou de trouver un exemplaire dans un état décent.
Voilà pour la richesse, quant à la rareté, je peux juste dire que sur le millier de couvertures je dois facilement en avoir 75% (y compris en VO) et que je n'y ai vu que rarement des EO ou beaucoup de choses que l'on puisse qualifier de rares tant il y a de FNA, JL et autres PdF.
N'écoutant que mon bon coeur, si vous m'envoyez 28 Euros, je m'engage à vous faire parvenir un CD contenant plusieurs milliers d'images toutes aussi riches et aussi rares que celles contenues dans ce livre.

4) Et c'est tout ?
Soyez rassurés, cet ouvrage pêche aussi dans de nombreux autres domaines.
On a tout d'abord la séquence publicitaire de l'éditeur qui réussit à placer presque tout son catalogue (je n'ai pas vu le PKD), y compris les zombies et même, grâce à une association d'idée fulgurante (Schmitz => médiéval => taverne => Shakespeare) Le panorama de la fantasy et du merveilleux (page 154).
On a aussi les coquilles (ClarkE Darlton, le frère d'Arthur), photes d'orthographe, notes inversées ou scories typographiques (des mots barrés) que l'on attend de cet éditeur.
Dans le même ordre d'idée, le sens si particulier de la chronologie de ces auteurs est aussi au rendez-vous avec des mentions de textes datant de bien après 1977, et (encore une surprise) l'habituelle mention de James Patrick Kelly.
Globalement, il vaut mieux parfois ne pas trop creuser les détails quand on lit des affirmations disant que (ce ne sont que quelques exemples) : The immortals de Gunn n'est pas traduit, que seulement trois nouvelles de Biggle existent en VF, que Van Vogt faisait partie de la Scientologie, que l'intégralité de Interstellar empire (Brunner) est parue en Ace Double ou que Karres (Schmitz) est traduit par Karès en VF. Autant de points, certes négligeables mais que quelques secondes suffiraient à corriger et qui, laissés tels quels, donnent un peu au cochon de payant l'impression d'un travail bâclé.


Dommage pour une idée qui, traitée d'une façon un peu moins à l'économie, aurait fourni matière à un livre passionnant. Au final, les 28 Euros demandés sont largement prohibitifs pour la proportion réelle de matière inédite (même si certaines parties comme celle sur Doctor Who sont bien faites) et l'impression d'amateurisme de l'ensemble.
Note GHOR : 1 étoile (pour ceux qui n'ont pas accès au matériau original)
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20/05/2009
_100 Chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire_
100 Chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire : Eric HOLSTEIN & Jerôme VINCENT & Thibaud ELIROFF : Librio (série Imaginaire, #909) : 2009 : ISBN-13 978-2-290-01586-5 : 122 pages (y compris lexique et index) : 2.85 Euros pour un petit TP (prix affiché de 3 Euros).

Continuant dans la même veine que les petits ouvrages proposés par les éditions Actusf, à savoir des livres pratiques et synthétiques à prix modique, cet ouvrage a pour objectif de nous faire découvrir les 100 chefs-d'oeuvre de l'imaginaire. Conformément à une mode récente, il groupe sous le même vocable ombrelle les catégories que l'on appelait avant SF, Fantasy et Horreur. Le pourquoi de ce changement de terminologie semble assez obscur d'autant que ces catégories (et leurs subdivisions classiques) réapparaissent dès la deuxième page et restent à la base de la classification utilisée par les auteurs.
La structure de cet ouvrage est très simple puisqu'il s'agit d'une suite de fiches consacrées à 100 livres ou groupes de livres (puisque l'on y rencontre des romans solo, des cycles ou séries et des recueils de nouvelles). Ces 100 textes étant ceux qui sont considérés par les auteurs comme des chefs-d'oeuvre incontournable (c'est écrit dans le titre). Cet ensemble est organisé chronologiquement (de 1770 à 2004) et chacune des fiches reprend une présentation standardisée : d'abord les informations classiques (titre, date, auteur, TO, traducteur, genre), un pavé d'une cinquantaine de mots qui présente l'auteur, un extrait représentatif de quelques lignes (par exemple le très connu début de Neuromancien) et la partie principale à savoir un résumé/avis sur le livre en une grosse vingtaine de lignes. On remarquera que les fiches ne sont pas signées.

Cet ensemble de fiches est précédé par une courte préface et est suivi par le traditionnel glossaire des termes et concepts propres au genre(s) (de Age d'or à Weird fiction) et de deux index (un par titre et un par auteur).

Une fois certains maniérismes oubliés (le concept même de l'Imaginaire ou l'idée d'écrire science fiction sans tiret), la première (et légitime et amusante) réaction à ce type d'ouvrage qui se veut signaler les meilleurs éléments d'un domaine est de comparer les choix des auteurs avec les siens. En ce qui me concerne (donc plutôt sur la partie SF), même si je partage une partie non négligeable des choix (Demain les chiens, Fondation, L'homme démoli, Dune, Tous à Zanzibar, Un feu sur l'abîme, etc...) je suis, même avec mon expérience de ces best-of, assez surpris par d'autres. Des bouts de trilogies (Temps), des parties de cycle (Elévation), des séries à rallonge (Pern), des ouvrages mineurs dans la carrière de certains auteurs (Sans parler du chien) ou carrément d'auteurs mineurs (Un bonheur insoutenable). Mais je n'ai peut-être tout simplement pas saisi le côté ironique de la démarche qui fait mettre dans les 100 meilleurs ouvrages un livre dont on écrit qu'il est "Bordélique, mal ficelé, bourré de digressions" (Cryptonomicon).

Sur un autre plan, les amateurs de SF ayant la mémoire longue se rappelleront que Goimard et Aziza avaient été critiqués pour avoir inclus dans leur Encyclopédie de poche de la SF (1987) parue chez Presses Pocket une trop grande proportion de titres issus du catalogue de l'éditeur de l'ouvrage. Trouvant ici aussi certains choix surprenants, j'ai pu constater après vérification, que sur les 50 titres les plus récents, la moitié ont été à un moment ou un autre édités par J'ai Lu ou Pygmalion. Avoir 50% des incontournables parus dans ses propres collections, c'est une preuve d'un goût très sûr et un score remarquable pour un des co-auteurs de ce livre qui, je le rappelle, est publié par une autre des branches du groupe Flammarion (comme le sont J'ai Lu et Pygmalion). Après Ruaud & Colson qui réécrivent l'histoire de la SF à la sauce Moutons, on pourrait facilement en déduire que l'autopromotion reste une valeur sûre.

Il est logique de ne pas attendre de miracles d'un ouvrage d'un aussi petit prix, on a donc une quantité non négligeable (par rapport au peu de matière) d'erreurs factuelles (dates de parution du style 1940-1966 pour Slan ou 1997 pour Temps, TO) ou de typos. On peut y rajouter quelques affirmations assez légères : Je suis une légende faisant quelques dizaines de pages (19 dizaines pour l'édition PdF), Pavane comme texte fondateur de l'uchronie (dans les années 60 ?), le fait que nombre de romans de Willis n'aient pas été traduit en français (moins d'une demi-douzaine, tous mineurs) ou des reprises telles quelles de lieux communs largement discutables à la lumière de travaux sérieux (Les initiales de Moore comme cache-sexe, Asimov comme membre fondateur des Futurians).
Un ouvrage pas cher mais sans grand intérêt pour l'amateur, mais celui-ci n'est sans doute pas la cible visée. Le nouveau venu au genre pourra trouver une utilité à cet ouvrage à condition de réussir à trouver par lui-même quelles sont les éditions diponibles ou existantes puisque aucune information de cette nature n'est fournie.
Note GHOR : 1étoile
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19/05/2009
_Storm warnings : Science fiction confonts the future_
Storm warnings : Science fiction confonts the future : George E. SLUSSER & Colin GREENLAND & Eric S. RABKIN (éditeurs) : Southern Illinois University Press (série Alternatives) : 1987 : ISBN-10 0-8093-1376-6 : 278 pages (y compris index) : une vingtaine d'Euros pour un HC avec jaquette.

Cet ouvrage fait partie de la série des recueils des minutes de la J. Llyod Eaton Conférence. Il s'agissait là de la 6ème édition de ce rassemblement d'universitaires, édition qui a eu lieu en 1984 et qui avait la particularité, cette année là, de se tenir en deux lieux différents, aux USA et en Grande-Bretagne.
D'une façon peu surprenante (vu l'année) l'essentiel des 17 essais (de 10 à 25 pages) rassemblés tourne autour de 1984 (le livre) et d'une façon plus générale autour de l'utilisation du futur à des fins autres que de distraction.

Comme d'habitude, les auteurs des essais se répartissent dans les trois catégories usuelles, les auteurs de fiction (ici Pohl, Benford, Greenland ou Hendrix), les habitués (les deux éditeurs, McConnell) et les "intérimaires". En matière de "guest stars" on notera que la participation francophone est confiée à Marie-Hélène Huet et la lusitanophone à José Manuel Mota.
Ce livre sera certainement indispensable aux spécialistes d'Orwell mais il risque de laisser l'amateur de SF "généraliste" sur sa faim. En effet, on pourra trouver que les textes sur 1984 sont de bonne facture avec une mention à une critique assez féroce de Pohl sur les limites de ce roman comme ouvrage de SF et comme oeuvre littéraire tout court. Par contre, le reste du livre est assez insipide ou peu inspiré avec des essais très disparates qui abordent successivement des sujets aussi variés que les utopies, les aliens, l'apocalypse au sens religieux du terme, l'inconnu chez Heinlein et Lem.

Ce côté pêle-mêle, s'il est parfois sympathique dans un autre contexte, ne procure ici qu'une vague sensation d'ennui et donne un ouvrage sans grand relief, si ce n'est le texte polémique de Benford sur les "utopies réactionnaires". Un des moins intéressants ouvrages de cette série.
Note GHOR : 1 étoile
09:03 | 09:03 | Ouvrages thématiques | Ouvrages thématiques | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile | Tags : anglais, 1 étoile
18/05/2009
_The angle between two walls : The fiction of J. G. Ballard_
The angle between two walls : The fiction of J. G. Ballard : Roger LUCKHURST : Liverpool University Press (collection "Science fiction texts and studies") : 1997 : ISBN-10 0-85323-831-6 : 213 pages (y compris index et bibliographies) : une vingtaine d'Euros pour un TP (existe aussi en HC pour 40 GBP).

Avant que Ballard ne soit à la mode et qu'il ne tente par tous les moyens de renier la collante étiquette d'écrivain de SF, c'est quand même au sein du genre que les premières études sérieuses sur son oeuvre ont été menées. On peut même remonter 1979 pour l'opus de Pringle paru chez Borgo. C'est ici Roger Luckhurst, un professeur de littérature anglais et spécialiste du genre (on lui doit aussi un ouvrage général : Science fiction paru chez Polity Press) qui nous livre son analyse de l'oeuvre de Ballard.

Cet ouvrage est organisé en cinq chapitres principaux (dont certains ne sont pas inédits) qui se divisent ensuite en unités plus petites. Après une introduction qui pose les grandes questions auxquelles Luckhurst souhaite apporter des réponses, on trouve les parties suivantes :
- "J. G. Ballard and the catastrophe of genre" est le chapitre qui traite des rapports de Ballard avec la SF (et l'inverse), de la ghettoïsation habituelle des écrivains associés au genre et de la détermination du cadre de référence dans lequel il est souhaitable de lire Ballard.
- "The genre of catastrophe" regroupe, comme il est d'usage, les quatre premiers romans de Ballard, les fameux romans-catastrophes qui ont fait sa célébrité au sein du genre.
- "The atrocity exhibition and the problematic of the avant-garde" se penche sur ce fameux texte et élargit le débat sur le côté avant-gardiste de Ballard, tant au sein de la SF que vis-à-vis du mainstream.

- "Mediation, simulation, recalcitrance" analyse les oeuvres plus récentes de Ballard avec une attention particulière aux textes adaptés dans d'autres médias comme Crash.
- "The signature of J. G. Ballard" essaie de capturer la singularité de l'écriture ballardienne avec un focus sur les récits à base autobiographique et sur Vermilion sands.
Le livre se termine par une courte bibliographie primaire, une copieuse bibliographie secondaire et un index.

N'étant pas un client régulier du Ballard de la période expérimentale ou autobiographique (en livre ou au cinéma), je ne suis pas le plus à même d'apprécier un tel ouvrage qui traite essentiellement d'un matériau qui m'est peu connu.
C'est pourtant un ouvrage séduisant avec un premier chapitre assez pertinent sur les mécanismes de distanciation vis-à-vis du genre que l'on a vu et l'on voit toujours à l'oeuvre dès que certains auteurs commencent à accéder à la renommée littéraire (les noms de Vonnegut, Bradbury et bien sûr récemment Ballard lui-même viennent à l'esprit), un deuxième chapitre somme toute assez classique puisque recreusant des sillons fort fréquentés et une dernière partie plus "technique" qui montre une certaine originalité dans sa quête de la voix Ballardienne.
Un livre qui parlera surement plus aux connaisseurs de Ballard qu'à moi.
Note GHOR : 1 étoile
11:48 | 11:48 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile, ballard | Tags : anglais, 1 étoile, ballard
06/05/2009
_All our yesterdays : An informal history of science fiction fandom in the 1940s_
All our yesterdays : An informal history of science fiction fandom in the 1940s : Harry WARNER Jr. : NESFA Press : 2004 : ISBN-10 1-886778-13-2 : 299 pages (y compris index, glossaire et paratexte divers) : une trentaine d'Euros pour un HC avec jaquette qui s'achète chez l'éditeur (www.nesfa.org/press/).

Comme son sous-titre l'indique, cet ouvrage est une histoire du fandom des années 40. Il se place donc chronologiquement avant A wealth of fable (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/02/17/a-wealth-of...) qui couvrait les années 50. Divers éléments permettent de préciser qu'il s'agit là de la réédition d'un ouvrage de 1969 auquel l'équipe de la NESFA n'a apporté qu'un minimum de corrections. Par contre, elle a ajouté nombre de photos d'époque, tant des personnages évoqués que de copies de documents (fanzines, affiches, couvertures).

Le plan de l'ouvrage est assez complexe puisqu'il semble à première vue être divisé en une dizaine de parties mélangeant une approche soit chronologique (les fans dans la 2GM), soit géographique (les fans par région ou pays où l'on peut même croiser Georges H. Gallet), soit thématique (les APA, les conventions). On s'aperçoit en réalité que le mode d'organisation principal de ce livre est basé sur une suite de bibliographies des principaux fans (une cinquantaine), la fusion de cet ensemble de destins individuels donnant une vue globale des débuts du fandom.
Il s'agit là bien évidemment d'un témoignage de première main mais dont il faut se rappeler qu'il a été rédigé des années après. Il sera donc utile de prendre avec des réserves la relation de certains faits par Warner puisque d'autres sources peuvent différer. Cet ouvrage est toutefois une véritable mine d'anecdotes sur des gens dont certains deviendront des acteurs majeurs du genre ou sur des affaires (le mystère Shaver par exemple) qui pourraient paraître ridicules mais dont les répercussions seront importantes.

En tout cas cette plongée dans le temps montre que le fandom (de SF ou autre) reste toujours le même. Les outils changent, les personnes vont et viennent, le genre lui même évolue mais la passion est toujours là avec son cortège d'amitiés fidèles ou de haines tenaces, ses monuments, ses complots, ses vengeances ou ses triomphes. Tous ces gens ont beaucoup donné de leur temps, de leur énergie ou de leur argent pour un genre en lequel ils croyaient, ce livre est un juste hommage qui leur est rendu.
Parfois un peu embrouillé, ce témoignage ne peut que passionner la (petite) frange des historiens du genre, les autres y gagneront un aperçu de cette bizarre sous-culture d'une sous-culture.
Note GHOR : 1 étoile
13:27 | 13:27 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : anglais, 1 étoile | Tags : anglais, 1 étoile